Pendant 1 an, je ne vais plus communiquer en colloque, et j’aimerais ici t’expliquer pourquoi.

Une thèse, c’est l’expérience de la solitude.

Je ne sais pas comment vous avez vécu ça, ou comment vous l’imaginez, mais pendant plusieurs mois — et plusieurs années — je me suis assise, seule, face à mon écran. J’ai même pris 12 kilos pendant la rédaction de ma thèse (aujourd’hui perdus). Au début, mon bureau était dans le salon. Mais vite, j’ai gêné les membres de ma famille, et … eux aussi ont gêné ma concentration. J’ai besoin de moments pleinement concentrés, alignés avec mon intention, où j’écris, je réécris, et puis… je me demande où j’en suis. Je fais une « To do » list. Je me demande si j’ai la bonne gestion du temps. Et puis je me demande où j’en suis. Je re-re-re-regarde ma to do list. J’ai l’impression d’avancer sans avancer. Le bureau a fini dans le fond de ma chambre. Ce n’est pas si pratique d’avoir son écran d’ordi à moins d’un mètre de sa tête. Mon repos est troublé par mes idées, qui jaillissent n’importe quand. Cette expérience, aussi formatrice soit-elle, est traversée par la constante suivante : la solitude. Je me suis retrouvée littéralement à vivre dans ma chambre, entre mon oreiller et mon papier peint.

Au départ, j’étais devenue professeur d’EPS pour deux choses: échanger avec les élèves et être dehors. Là, j’ai vécu un an de covid + trois ans de thèse, donc (si vous êtes bons en maths) quatre ans d’anthithèse de ma vie rêvée.

Travailler ensemble, continuer autrement

Évidemment, pendant ce temps, j’ai aimé les colloques. Au Maroc, à Montréal, à Paris, à Aix, j’ai rencontré des frères et des soeurs de galère. Là, d’un coup d’oeil, parce que l’expérience est partagée, nous nous comprenons immédiatement, facilement. J’aime les colloques, j’aime échanger des idées, j’aime apprendre. J’aime sortir de ma chambre. J’ai fait en 4 ans, , sur 3 continents, 10 présentations dans des colloques (10, je crois) (une petite voix me dit: « stp écris de refaire ton CV sur ta To do list »). Quelle chance! Participer à des colloques, c’est comme ouvrir des fenêtres sur le monde, sur les autres, sur l’avenir. C’est donner des idées, recevoir beaucoup.

Une nouvelle phase: écrire à plusieurs mains

Comme je suis fatiguée de l’isolement et que ce n’est pas mon élan premier, j’ai besoin d’espaces de réflexion partagée pour écrire, en choisissant les personnes qui m’inspirent et avec lesquelles j’aimerais travailler. Ce n’est pas « écrire pour écrire ». Ce n’est pas « écrire pour produire ». Ce n’est pas non plus « écrire pour la qualification 70 » (que je n’ai pas eue, c’est du passéééé, n’en parlons plus, comme chantait Edith Piaf). C’est écrire pour l’aventure. C’est écrire pour échanger. C’est écrire pour apprendre. C’est écrire pour ouvrir des fenêtres sur le monde. C’est écrire pour ne pas rester sur place. C’est écrire à plusieurs mains. C’est s’aventurer ailleurs. C’est explorer et croiser les regards.

Si vous vous reconnaissez dans ces lignes, si vous cherchez, vous aussi, à créer des formes collectives de recherche : parlons-en. Une nouvelle catégorie de mon site « Recherches collaboratives », va partager en accès privé des fichiers en vue de créer des articles collaboratifs. Je vous donnerai des nouvelles de cette grande aventure.

Ci dessous, une photo de mon chat, qu’il est impossible de ne pas citer comme meilleur collègue de travail 2020-2025, élu à l’unanimité toutes années confondues, pour sa présence soutenante à tous les stades de mes recherches.

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

You may also like